Écrire comme un(e) pro : 8 conseils de Stephen King pour booster ta plume
Stop ! Arrête tout ce que tu fais et écoute-moi attentivement, jeune Padawan des mots. Voici les huit meilleurs conseils de l’un des maîtres incontestés de l’écriture : Monsieur Stephen King lui-même.
Ce maestro du roman fantastique et du thriller a partagé quelques perles de sagesse qui peuvent te faire gagner un temps précieux.
Prépare-toi à prendre des notes, car ces astuces vont plus te faire progresser que tous les cours de français que tu as pu suivre et t’apprendre à écrire comme un pro !
1. Concentre-toi
«When you sit down to write, write. Don’t do anything else except go to the bathroom, and only do that if it absolutely put off. » — Stephen King
→ Lorsque tu t’assois pour écrire, écris. Ne fais rien d’autre que d’aller aux toilettes, et fais-le uniquement si absolument nécessaire.
Cette règle-là peut sembler évidente ou simple, mais c’est la première, peut-être la plus importante.
Il n’y a pas si longtemps, voilà ce qui se passait (beaucoup trop) souvent quand je m’apprêtais à avancer sur mon projet d’écriture :
Je m’installais devant mon ordinateur, des idées plein la tête, prête à laisser mes tripes filer sur l’écran.
Et, puis… BAM ! Mon téléphone sonnait, comme s’il avait une vendetta personnelle contre ma concentration. Même si j’essayais de l’ignorer, ma curiosité avait une méchante tendance à prendre le dessus, et je finissais par répondre à cet appel urgent de… ma mère, qui voulait simplement papoter.
Puis, en raccrochant, je remarquais que j’avais plusieurs notifications sur un réseau social dont je tairai le nom. Coup d’oeil rapide.
Et, hop, trou de verre temporel : 30 minutes disparues.
L’apothéose de cette comédie tragique : la tondeuse à gazon du voisin ( ou les aboiements du chien d’à coté, ou mon propre chat me réclamant vigoureusement ses croquettes, etc.) qui achevait de balayer toute créativité de mon esprit.
Une heure (ou deux) pouvaient s’écouler sans que j’avance d’un pouce sur mon projet.
La seule chose que j’avais gagné :
Perte d’inspiration, de temps et de motivation .
Sentiment de nullitude et de frustration.
C’est un classique et je suis prête à parier que ça t’es arrivé à toi aussi !
La moralité de cette histoire (vraie) ?
Quand tu écris, tu ne dois faire que ça.
Peu importe le temps imparti, que ce soit pour trente minutes, deux heures ou plus, rien ne doit venir te perturber.
Écrire, c’est un état d’esprit, et les distractions te font perdre le fil et par conséquent du temps. Les interruptions peuvent être fatales ! ( littairement parlant 😅)
Pour être concentrée à 100 % sur ton écriture :
- Utilise des écouteurs antibruit, si tu ne peux pas t’isoler et que tu es dans un lieu bruyant.
- Crée une playlist de travail (Hans Zimmer, Max Richter par exemple)
- Mets ton téléphone dans une autre pièce pour éviter d’être dérangé par tes notifications.
- Utilise des bloqueurs de sites Web pour ne pas te laisser distraire
- Bloque 2 heures dans ton agenda en signalant à ta famille, tes amis que tu n’es pas disponible à ce moment-là.
En te focalisant sur ta tâche, tu vas pouvoir écrire de manière deux fois plus efficaces.
2. Lis beaucoup
« If you want to be a writer, you must do two things above all others : read a lot and write a lot. There’s no way around these two things that I’m aware of, no shortcut. »
Stephen King
→ Si tu veux devenir écrivain, tu dois avant tout faire deux choses : lire beaucoup et écrire beaucoup. À ma connaissance, il n’existe aucun moyen de contourner ces deux choses, aucun raccourci.
C’est dans la lecture de fictions et la découverte de plein d’auteurs issus de différents horizons que j’ai le plus appris.
Adopte un regard d’auteur quand tu lis pour observer ce qui te plait ou ne te plait pas, ce qui fonctionne ou pas, et surtout pourquoi et comment.
Tu peux aussi progresser en regardant des films et des séries. Peut-être pas sur l’écriture en elle-même, mais en étudiant les structures. D’ailleurs dans mon guide vidéo gratuit qui présente 10 structures narratives efficaces (à télécharger ici), je m’appuie aussi bien sur des exemples issus de la littérature que du cinéma (ou de séries).
J’en profite également pour te conseiller la lecture de trois essais qui m’ont fait progresser :
Tout d’abord, bien évidemment, Écriture, Mémoires d’un métier, Stephen King. Un incontournable dont j’ai extrait ces huit conseils qui ne représentent qu’une fraction de tout ce qu’il y a à apprendre de cet ouvrage.
Ensuite, un livre qui constitue une réflexion intéressante sur le métier d’écrivain. Il m’a même donné envie de me mettre au marathon (une fraction de secondes certes, mais quand on me connait, ça reste un exploit) : Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, Haruki Murakami.
Enfin, un manuel pratique d’écritures avec plein de petits ateliers à réaliser (idéal pour faire tes gammes) : Atelier d’écriture, Martin Winckler.
Ces trois essais m’ont marqué et m’ont permis d’améliorer ma pratique et ma perception de l’écriture.
3. Tue les adverbes
« [adverbs are] like dandelions. If you have one of your lawn, it looks pretty and unique. If you fail to root it out… you find 5 the next day… 50 the day after…then…your lawn is totally, completely, and profligately covered with dandelions»
Stephen King
→ Les [adverbes sont] comme les pissenlits. Si tu en as un dans ta pelouse, il est joli et unique. Si tu ne parviens pas à le déraciner… tu en trouves 5 le lendemain… 50 le jour suivant… alors… ta pelouse est totalement, complètement et généreusement couverte de pissenlits.
N’écris pas : Elle a crié fort.
Ecris plutôt : Elle a hurlé.
N’écris pas : L’homme a couru vite.
Ecris plutôt : L’homme a sprinté.
N’écris pas : La maison était vraiment petite.
Ecris plutôt : La maison était minuscule.
Bref, tu as compris le message, les mots ont un sens donc :
- utilise les mots justes,
- ne les gaspille pas en étant redondant.
4. Écris simplement
« One of the really bad things you can do for your writing is to dress up the vocabulary, looking for long words because you’re maybe a little bit ashamed of your short ones.» — Stephen King
L’une des mauvaises choses que l’on peut faire pour son écriture est d’habiller son vocabulaire, de chercher des mots longs parce que l’on a peut-être un peu honte de ses mots courts
Un exemple de mon cru :
L’aube, fraîche et délicate, inonde doucement la chambre d’une lumière naissante, réveillant ainsi la créature alanguie qui gît dans son lit de repos. Tel un phénix renaissant de ses cendres, elle s’étire avec grâce, chassant la torpeur qui la maintenait captive durant la nuit éthérée. Les rideaux d’un blanc immaculé se déploient lentement, dévoilant le spectacle matinal des cieux parsemés d’azur. D’une main délicate, elle s’empare d’une tasse ébréchée, fidèle compagne des matins solennels, et la remplit d’un élixir sombre aux arômes ensorcelants. Telle la fontaine enchantée, le liquide noir s’écoule en une danse hypnotique, embaumant l’atmosphère d’une fragrance enivrante. Alors, l’être affable porte la tasse à ses lèvres, buvant à petites gorgées l’essence divine qui éveille son âme engourdie. Ainsi, sur cette scène banale, mais empreinte d’une beauté subtile, la vie reprend son cours, offrant au monde ébahi la magnificence ordinaire de l’existence humaine.
Ridicule, non ? Ok, j’ai poussé l’exemple à l’extrême, mais tu saisis le tableau…
Pour éviter ça :
- Utilise des mots simples et évite le jargon excessif.
- Sois direct : évite les tournures de phrases complexes et va droit au but.
- Évite les longues descriptions inutiles : concentre-toi sur les détails pertinents et évite les excès.
- Ne sacrifie pas la profondeur ou la complexité des idées, mais rends-les accessibles à tous.
- Sois authentique dans ton écriture, en utilisant un langage simple qui reflète ta personnalité.
- N’utilise pas plusieurs mots lorsque tu ne peux en utiliser qu’un seul. Respecte le temps des lecteurs ! Se reporter à la règle magistrale numéro 3 😉
5. Une introduction percutante et authentique
« An opening line should invite the reader to begin the story. It should say : Listen. Come in here. You want to know about this. »
Stephen King
Une première phrase doit inviter le lecteur à commencer l’histoire. Elle doit dire : Écoutez. Entrez ici. Vous voulez en savoir plus.
Utilise une accroche puissante pour capter ton captiver ton lecteur dès les premières lignes sous peine de le voir refermer ton roman.
N’oublie pas que tu es non seulement en concurrence avec tous les autres romans, mais aussi avec Netflix et YouTube.
Le temps n’est pas extensible, il faut choisir entre plusieurs activités, et choisir, c’est renoncer.
Tu ne veux pas faire partie de ce à quoi le lecteur renonce.
Pour une entrée en matière réussie :
- Sois concis et accrocheur : Utilise de courtes phrases percutantes.
- Établis rapidement le contexte : présente brièvement le cadre spatio-temporel et l’environnement dans lequel se déroule ton histoire. Cela permettra à ton lecteur de se familiariser rapidement avec l’univers que tu as créé.
- Présente les personnages principaux : introduis tes personnages clés dès le début et donne-leur des caractéristiques distinctes pour qu’ils se démarquent et suscitent l’intérêt.
- Crée un élément de tension dès le départ en posant une question intrigante ou en créant un conflit. Cela incitera ton lectorat à continuer pour trouver des réponses ou découvrir comment le conflit se résout.
- Évite les informations excessives : ne surcharge pas l’introduction avec trop de détails. Garde à l’esprit que l’objectif principal est de captiver, pas de fournir toutes les informations de fond.
- Montre l’atmosphère ou l’ambiance : utilise des descriptions sensorielles pour créer une atmosphère ou une ambiance distinctive. Cela permettra aux lecteurs de s’immerger dans ton récit immédiatement.
- Évite les clichés : évite les débuts trop communs ou prévisibles. Cherche des angles originaux pour attirer l’attention et donner envie de continuer à lire.
6. Écris à ton lecteur
« I think that every novelist has a single ideal reader; that at various points during the composition of a story, the writer is thinking, I wonder what he/she will think when she/he reads this part ? » — Stephen King
Je pense que chaque romancier a un seul lecteur idéal, qu’à différents moments de la composition d’une histoire, l’écrivain se dit : « Je me demande ce qu’il/elle pensera quand il/elle lira cette partie…»
Crée un avatar de ton lecteur idéal :
- Quel est son travail ?
- Quel âge a-t-il ?
- Où vit-il ?
- Quels sont ses objectifs ?
- Quels sont ses passe-temps ?
- Est-ce un homme ou une femme ?
- Qu’est-ce qui l’empêche de dormir la nuit ?
Pourquoi ?
Parce que t’adresser à tout le monde, c’est t’adresser à personne.
À bas les récits aseptisés et beiges !
Pose les bonnes questions pour attirer le bon lecteur.
Évidemment, si tu écris uniquement pour toi, juste pour le plaisir, tu peux renoncer à ce conseil. Et il n’y a aucun mal à ça.
En revanche, si tu écris pour être lu (et que tes livres soient achetés), alors je ne peux que te recommander d’appliquer cette suggestion d’un auteur de nombreux best-sellers.
7. Écris un mot à la fois
«Whether it’s a vignette or a single page or an epic trilogy like The Lord of the Rings, the work is always accomplished one word at a time. »
Stephen King
Qu’il s’agisse d’une vignette, d’une simple page ou d’une trilogie épique comme Le Seigneur des Anneaux, le travail est toujours accompli un mot à la fois.
Tu ne sais pas écrire 1000 mots ? Écris en 500.
Tu ne sais pas écrire 500 mots ? Écris en 100.
Tu ne sais pas écrire 100 mots ? Écris en 10.
Construis l’habitude de commencer et l’habitude renforcera ta capacité à terminer. La technique des petits pas est la plus efficace pour avancer dans un projet, quel qu’il soit.
Combien de fois me suis-je découragée devant l’ampleur de la tâche que je m’étais fixée ? Me donnant des objectifs tellement hauts qu’ils en devenaient inatteignables ? Finissant par me dégouter de mon projet, me laissant un goût de cendre et d’échec dans la bouche. Et, des monceaux de cadavres de romans inachevés au fond de mon tiroir.
C’est en appliquant cette technique que j’ai pu enfin me débloquer.
Avancer lentement est toujours préférable à ne pas avancer du tout !
8. Rédige puis corrige
Écris pour générer des idées, corrige pour les clarifier.
Ça, c’est vraiment un excellent conseil ! Peut-être même le plus utile de tous.
Tu tues ta créativité lorsque tu modifies pendant que tu écris.
L’édition utilise la partie analytique de ton cerveau.
L’écriture utilise la partie créative de ton cerveau.
Faire les deux, c’est comme appuyer sur l’accélérateur et sur la marche arrière en même temps.
Écris d’abord, modifie ensuite. Avance sans te juger. Je me suis libérée quand j’ai accepté que mon premier jet soit mauvais. Oui, c’était pas parfait (carrément gênant par moment pour être tout à fait honnête 😅), mais tu sais quoi ? ça n’a aucune importance. Le premier jet, c’est ta base de travail.
Moralité :
Lors de l’écriture :
- Écris vite et bêtement
- Ne t’inquiète pas des erreurs
- Concentre-toi sur la rédaction de tes idées
Lors de la correction :
- Coupe le superflu (comme les passages juste là pour faire jolis)
- Simplifie les mots
- Raccourcis les phrases : Relis et simplifie les passages confus.
Assure-toi que ton message soit limpide et facile à comprendre.
Relis et simplifie : Passe en revue ton travail et simplifie les phrases ou les passages confus.
Pour Stephen King, un 2ᵉ brouillon = 1ᵉʳ brouillon – 10%
« You need to revise for length. Formula : 2ᵈ draft= 1st draft- 10 %. » — Stephen King
Vous devez réviser pour la longueur. Formule : 2ᵈ projet = 1er projet – 10 %.
Je suis plus réservée sur ce dernier point. En réalité, ça dépend de ta façon d’écrire. Si tu as tendance à digresser, à être verbeux, ce conseil s’appliquera sans nul doute à toi.
Si, comme moi, ton premier jet a tendance à être plus squelettique, ça sera plutôt le contraire.
Garde à l’esprit que ces conseils sont un résumé simplifié des principaux points évoqués par Stephen King dans son livre « Mémoires d’un métier ».
Consulte l’ouvrage original pour obtenir des informations plus détaillées et approfondies sur l’art(isanat) de l’écriture.
Voilà, tu as désormais en ta possession 8 précieux conseils de Stephen King pour libérer ton potentiel.
J’espère que tu as trouvé ces asuces aussi inspirantes que moi.
N’oublie pas que devenir un(e) écrivain(e) accompli(e) demande du travail, de la persévérance et une bonne dose de créativité.
Tu as dorénavant les outils pour affronter les défis qui se dressent sur ta route littéraire.
Rappelle-toi de l’importance de l’écriture quotidienne, de laisser libre cours à ton imagination, de créer des personnages vivants et de ne jamais craindre de réécrire et de retravailler tes textes.
Ton style unique et ta voix singulière sont des atouts puissants. Sois sincère.
Alors, que tu te lances dans un thriller angoissant, une romance enflammée ou une épopée fantastique, crois en toi et en ton potentiel d’écrivain.
Maintenant, sors ton stylo ou allume ton ordinateur et au boulot !
Pour aller plus loin, tu peux obtenir mon guide vidéo complet sur les structures narratives.
C’est gratuit et c’est par ici.
