Les 60 meilleurs conseils des maîtres de la fiction pour améliorer ton écriture
Les meilleurs conseils d’écrivains reconnus sont réunis dans un seul et même article.
Ils partagent leur expertise de l’écriture de fiction à travers ces conseils concis, parfois amusants, mais toujours enrichissants.
Annie Proulx : 5 approches pour réaliser un travail de qualité
Annie Proulx écrit des fictions littéraires suffisamment brillantes pour remporter des distinctions majeures (Pulitzer, National Book Award, etc.) et suffisamment accessibles pour conquérir un large public.
La romancière est notamment l’autrice de Brokeback Mountain ( Le Secret de Brokeback Mountain).
Elle n’a commencé à écrire que vers la cinquantaine et, comme tu vas le voir, elle n’est pas adepte de la précipitation.
5 approches pour réaliser un travail de qualité :
- Procédez lentement et soyez prudent.
- Pour vous assurer de procéder lentement, écrivez à la main.
- Écrivez lentement et à la main uniquement sur les sujets qui vous intéressent.
- Développer le savoir-faire à travers des années de lectures approfondies.
- Réécrivez et modifiez jusqu’à ce que vous obteniez la meilleure phrase/paragraphe/page/histoire/chapitre.
Elmore Leonard : 10 règles pour une plume efficace
Elmore Leonard a commencé par écrire des westerns et des pulps, puis se tourne vers la fiction policière. C’est l’un des écrivains contemporains les plus populaires et les plus prolifiques : il a écrit environ deux douzaines de romans, pour la plupart des best-sellers, tels que Glitz, Get Shorty, Maximum Bob et Rum Punch (adapté au cinéma par Tarentino en 1997, sous le titre de Jackie Brown. Il est également reconnu par le milieu littéraire et a reçu de nombreux prix.
Quel est son secret pour être à la fois populaire et respectable ?
Peut-être trouveras tu quelques indices dans ses dix règles d’écriture (extraites de son essai, Mes dix règles d’écriture) :
- Ne commencez jamais un livre en parlant de la météo.
- Évitez les prologues.
- N’utilisez jamais d’autre verbe que « dire » pour accompagner les dialogues.
- N’utilisez jamais d’adverbe pour modifier le sens du verbe « dire », signifia-t-il doctement.
- Tenez la bride à vos points d’exclamation. Vous n’avez droit qu’à deux ou trois spécimens pour 100 000 mots.
- N’utilisez jamais des tournures comme « soudain » ou « l’enfer se déchaîna ».
- Utilisez le dialecte régional et d’autres patois, avec parcimonie.
- Évitez les descriptions détaillées des personnages.
- Évitez de décrire par le menu les lieux et les objets.
- Essayez de supprimer les passages que le lecteur a tendance à sauter.
👉 La plus importante de mes règles résume le toutes les autres : Si cela ressemble à de l’écriture, je le réécris.
George Orwell : 6 questions/6 règles
George Orwell a gagné le droit d’être considéré comme l’un des meilleurs écrivains de langue anglaise grâce à des romans tels que 1984, Animal Farm et Down and Out in Paris and London, et à des essais comme Shooting an Elephant.
Si Orwell a critiqué les gouvernements totalitaires dans son travail, il était tout aussi passionné par la qualité de l’écriture (la forme au service du fond).
Voici quelques-uns de ses conseils (extrait de son essai La politique et la langue anglaise) :
Un écrivain scrupuleux, dans chaque phrase qu’il écrit, se posera au moins quatre questions :
- Qu’est-ce que j’essaie de dire ?
- Quels mots l’exprimeront ?
- Quelle image ou quel idiome le rendra plus clair ?
- Cette image est-elle suffisamment saisissante pour avoir un effet ?
Et il se posera probablement encore deux questions :
- Puis-je être plus bref ?
- Ai-je dit quelque chose d’inutilement laid ?
On peut souvent douter de l’effet d’un mot ou d’une phrase, et il faut des règles sur lesquelles s’appuyer lorsque l’instinct fait défaut.
Je pense que les règles suivantes couvriront la plupart des cas :
- N’utilisez jamais une métaphore, une simulation ou une autre figure de style que vous avez l’habitude de voir dans la presse écrite.
- N’utilisez jamais un mot long là où un mot court fera l’affaire.
- S’il est possible de supprimer un mot, supprimez-le toujours.
- N’utilisez jamais le passif lorsque vous pouvez utiliser l’actif.
- N’utilisez jamais une expression étrangère, un mot scientifique ou un mot de jargon si vous pouvez penser à un équivalent en anglais courant.
- Enfreignez l’une de ces règles plutôt que de dire quelque chose de carrément barbare.
Joyce Carol Oates : 10 recommandations
Joyce Carol Oates est une auteure reconnue, avec plus de quarante romans et d’innombrables nouvelles. Elle a remporté le National Book Award pour son roman Ther et a été trois fois nominée pour le prix Pulitzer.
Elle est connue pour aborder des sujets difficiles, tels que la pauvreté, la violence et les tensions raciales.
Voici ses dix conseils (initialement tweeté par l’autrice elle-même et compilé par Brain Pickings) :
- Écrivez ce que vous avez sur le cœur.
- La première phrase ne peut être écrite qu’une fois la dernière phrase écrite. LES PREMIERS PROJETS SONT L’ENFER. LES VERSIONS FINALES, LE PARADIS.
- Vous écrivez pour vos contemporains et non pour la postérité. Si vous avez de la chance, vos contemporains deviendront la Postérité.
- Gardez à l’esprit Oscar Wilde : un peu de sincérité est une chose dangereuse, et une grande partie est absolument fatale.
- Si vous ne savez pas comment terminer un chapitre, faites appel à un homme armé. (C’est le conseil de Raymond Chandler, pas le mien. Je n’essaierai pas ça.)
- À moins que vous n’expérimentiez des formes noueuses, hargneuses et obscures, soyez attentif aux possibilités de découpage en paragraphes.
- Soyez votre propre éditeur/critique. Sympathique, mais impitoyable !
- N’essayez pas d’anticiper un lecteur idéal ou n’importe quel lecteur. Il/elle existe peut-être, mais lit quelqu’un d’autre.
- Lisez, observez, écoutez intensément ! comme si ta vie en dépendait.
- Écrivez ce que vous avez sur le cœur.
Margaret Atwood : 10 conseils pratiques pour les écrivains
Margaret Atwood est une écrivaine canadienne, renommée, notamment pour son livre primé, The Handmaid’s Tale (La Servante écarlate).
Elle propose aux aspirants écrivains quelques conseils pratiques — et peut-être moins pratiques —(extrait d’un article du Guardian) :
- Prenez un crayon pour écrire dans les avions. Les stylos fuient. Mais si le crayon se casse, vous ne pouvez pas l’aiguiser dans l’avion, car vous ne pouvez pas emporter de couteaux avec vous. Par conséquent : prenez deux crayons.
- Si les deux crayons se cassent, vous pouvez les tailler grossièrement avec une lime à ongles en métal ou en verre.
- Prenez de quoi écrire. Le papier est une bonne chose. À la rigueur, des morceaux de bois ou votre bras feront l’affaire.
- Si vous utilisez un ordinateur, sauvegardez toujours votre nouveau texte avec une clé USB.
- Faites des exercices pour le dos. La douleur est une source de distraction.
- Retenez l’attention du lecteur. (Cela fonctionnera probablement mieux si vous savez vous débrouiller.) Mais vous ne savez pas qui est le lecteur, c’est donc comme tirer sur un poisson avec une fronde dans le noir. Ce qui fascine A ennuiera B.
- Vous aurez probablement besoin d’un thésaurus, d’un livre de grammaire rudimentaire et d’une prise en main de la réalité. Ce dernier point signifie qu’il n’y a pas de repas gratuit. Écrire est un travail. C’est aussi un jeu de hasard. Vous ne bénéficiez pas d’un régime de retraite. D’autres personnes peuvent vous aider un peu, mais en gros, vous êtes seul. Personne ne vous oblige à faire cela : c’est vous qui l’avez choisi, alors ne vous plaignez pas.
- Vous ne pouvez jamais lire votre propre livre avec l’anticipation innocente qui accompagne la première page délicieuse d’un nouveau livre, parce que c’est vous qui avez écrit la chose. Vous étiez dans les coulisses. Vous avez vu comment les lapins ont été introduits dans le chapeau. Demandez donc à un ou deux amis lecteurs de le consulter avant de le donner à un professionnel de l’édition. Cet ami ne doit pas être quelqu’un avec qui vous entretenez une relation amoureuse, sauf si vous souhaitez rompre.
- Ne vous asseyez pas au milieu des bois. Si vous êtes perdu dans l’intrigue ou bloqué, revenez sur vos pas jusqu’à l’endroit où vous vous êtes trompé. Prenez ensuite l’autre route. Et/ou changer de personne. Changez le temps. Changez la page d’accueil.
- La prière pourrait fonctionner. Ou lire quelque chose d’autre. Ou une visualisation constante du Saint Graal qu’est la version finie et publiée de votre livre resplendissant.
Neil Gaiman : 8 bonnes pratiques d’écriture
Neil Gaiman est devenu si populaire qu’il est souvent considéré comme la rock star du monde littéraire. Il crée principalement de la science-fiction et du fantastique sous diverses formes : romans, livres pour enfants, romans graphiques, bandes dessinées et films. Parmi ses œuvres avant-gardistes : Coraline, la série The Graveyard Book, The Sandman et American Gods.
Il emmène les lecteurs, de tous âges, aux confins de l’imagination.
Huit bonnes pratiques d’écriture (extrait d’un article du Guardian) :
- Écris.
- Trace un mot après l’autre. Trouve le bon mot. Écris-le sur la page.
- Finis ce que tu as commencé à écrire. Peu importe ce que tu dois faire pour cela, finis ton texte.
- Mets-le de côté. Puis lis-le avec le regard de qui ne l’a jamais lu auparavant. Montre-le à des amis dont tu respectes l’opinion et qui aiment le genre littéraire auquel ton texte appartient.
- Rappelle-toi que lorsque les gens te disent que quelque chose sonne faux ou ne marche pas pour eux, ils ont presque toujours raison. En revanche, quand ils te disent savoir exactement ce qui ne va pas et te donnent même la façon de le corriger, ils ont presque toujours tort.
- Corrige ça. Souviens-toi que, tôt ou tard, bien avant que ton texte ne frôle la perfection, tu vas devoir le mettre de côté, passer à autre chose, et commencer à écrire le prochain récit que tu imagines. Courir après la perfection, c’est comme courir après l’horizon. On ne l’atteint jamais. Passe à autre chose.
- Rigole de tes propres blagues.
- En écriture, la règle la plus importante, c’est que si tu écris avec assez de confiance en toi et d’assurance, alors tu peux faire à peu près tout ce que tu veux. (C’est d’ailleurs sûrement vrai pour la vie aussi. Mais c’est assurément vrai pour l’écriture.) Alors écris ton histoire comme tu sens qu’elle doit être écrite. Écris-la avec tes tripes, du mieux que tu peux. Je ne crois pas qu’il y ait d’autre règle. Pas aussi importante, en tout cas.
PD James : 5 conseils en matière de rédaction
PD James vit au panthéon des grands écrivains de romans policiers. Elle est surtout connue pour la création de l’inspecteur-détective Adam Dalgliesh de Scotland Yard, qui apparaît dans plus d’une douzaine de romans.
On peut lire ses livres à la fois pour leurs intrigues diaboliquement intelligentes et pour leurs aperçus astucieux de la nature humaine.
5 conseils d’écriture (extraits d’un article du Guardian).
- Augmentez le pouvoir de vos mots. Les mots sont la matière première de notre métier. Plus votre vocabulaire est riche, plus votre écriture est efficace.
- Lisez largement et avec discernement. La mauvaise écriture est contagieuse.
- Ne vous contentez pas de planifier l’écriture – écrivez. Ce n’est qu’en écrivant, et non en rêvant, que l’on développe son propre style.
- Écrivez ce que vous avez besoin d’écrire, et non ce qui est actuellement populaire ou ce que vous pensez pouvoir vendre.
- Ouvrez votre esprit à de nouvelles expériences, en particulier à l’étude d’autres personnes. Rien de ce qui arrive à un écrivain — qu’il soit heureux ou tragique — n’est jamais perdu.
Stephen King : 8 principes d’écriture
Ces conseils sont extraits du livre de Stephen King, Écriture : mémoire d’un métier.
- Si vous voulez devenir écrivain, il y a avant tout deux choses que vous devez impérativement faire : lire beaucoup et beaucoup écrire.
- Lorsque vous vous asseyez pour écrire, écrivez. Ne faites rien d’autre que d’aller aux toilettes, et ne le faites que si c’est absolument nécessaire.
- Une première phrase doit inviter le lecteur à commencer l’histoire. Elle doit dire : Écoutez. Entrez ici. Vous voulez en savoir plus.
- De mon point de vue, un roman, une histoire, comporte trois éléments : la narration, qui fait avancer le récit du point A au point B, et finalement jusqu’au point Z ; la description, chargée de créer une réalité sensorielle pour le lecteur ; et les dialogues, qui donnent vie aux personnages à travers leurs échanges verbaux.
- À mes yeux, une bonne description consiste en général à donner quelques détails bien choisis qui se chargeront de tout.
- Mon histoire tient-elle debout ? Et si oui, comment faire de cette cohérence un chant ? Quels sont les éléments récurrents ? S’entrecroisent-ils pour constituer un thème ?
- Quand on écrit une histoire, on se la raconte. […] Quand on se relit, le gros du travail consiste à enlever ce qui ne fait pas partie de l’histoire.
- Qu’il s’agisse d’une anecdote sur une seule page ou d’une épopée sous forme de trilogie comme Le Seigneur des anneaux, le travail est toujours à réaliser un mot à la fois.
Pour plus de conseils de Stephen King, lis l’article Écrire comme un(e) pro : 8 conseils de Stephen King pour booster ta plume.
Pierre Lemaître : 3 préceptes sur l’artisanat du roman
Pierre Lemaitre, écrivain et scénariste, a notamment reçu le prix Goncourt, en 2013, pour son livre Au Revoir là-haut.
Pour lui, le travail d’écrivain s’assimile à celui de l’artisan, qui façonne et peaufine.
Voici trois de ces préceptes :
- Je ne crois pas à l’inspiration, je ne crois qu’à la transpiration
- Les bons personnages font les bonnes histoires, l’inverse est rarement vrai. Ce sont eux qui rendent l’histoire passionnante… Une histoire, c’est avant tout des personnages. Quasiment rien d’autre parce que ce qui leur arrive est toujours relatif à ce qu’ils sont.
- La vocation de la littérature, c’est de faire comprendre le monde à travers les émotions. Chacun son métier, le mien, c’est de fabriquer de l’émotion.
Le mot de la fin
Pioche dans ces idées, teste, garde celles qui te conviennent et rejette les autres sans aucune culpabilité.
Oui, même si cela vient d’auteurs chevronnés
Il existe autant de façons de faire que d’auteurs.
Dans cette liste, des préceptes vont t’aider à affuter ta plume, d’autres ne correspondront pas à ta manière de fonctionner. Il y en a même qui se contredisent.
👉 Mon conseil bonus : méfie-toi des injonctions ! (ça ne s’applique d’ailleurs pas qu’à l’écriture).
Il n’existe aucune règle intangible et immuable qui s’appliquerait à tous.
Ces conseils sont là uniquement pour t’inspirer, t’aider à expérimenter, et à te construire une méthode sur mesure.
Les plus attentifs d’entre vous auront remarqué qu’il n’y a pas 60 conseils, mais 61 (et même 62 ou 63, si on veut chipoter, mais qui s’amuse à compter ce genre de choses …). Un chiffre rond sonne mieux et je n’ai pu me résoudre à vous priver d’un conseil pour une raison aussi prosaïque.
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